Accumulateur compulsif : “Il me restait 2 m² pour dormir” — le récit poignant de Bastien
Novembre 2025 — Pendant huit ans, Bastien n’a vécu que dans 2 m² de liberté, coincé au milieu d’une mer d’objets accumulés compulsivement.
⚠️ Son appartement de 25 m² était devenu un labyrinthe impraticable, une prison de bric-à-brac où chaque déplacement nécessitait de grimper, d’enjamber ou de contourner des piles d’affaires instables.
Ce témoignage rare met en lumière la réalité de l’accumulateur compulsif, un trouble aussi méconnu que ravageur, souvent lié au syndrome de Diogène.
Une bascule brutale : de maniaque à accumulateur compulsif
Dans sa jeunesse, Bastien se décrit comme “maniaque”, attaché à l’ordre et au rangement.
Mais une dépression le fait sombrer.
Licencié après des problèmes d’alcool 🍷, quitté par sa compagne, il se retrouve “du jour au lendemain isolé”, sans repères et sans rythme.
Pour combler ce vide, il se met à récupérer des objets trouvés dans la rue : « Dès que je voyais quelque chose encore utilisable, je le prenais. Je me disais : je vais le réparer, je vais en faire quelque chose. »
Mais affaibli par l’alcool, il n’a ni la force ni la capacité de restaurer ce qu’il ramène.
Les objets s’entassent.
Puis s’empilent.
Puis s’écrasent les uns sur les autres.
➡️ L’appartement se transforme en chantier permanent.
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Huit années d’encombrement extrême : “1m20 partout”
Ce qui commence comme un simple passe-temps se transforme en spirale dangereuse.
Bastien devient progressivement un véritable accumulateur compulsif, incapable de trier, jeter ou limiter les arrivées d’objets.
Il décrit “1m20 d’encombrements partout” :
🔹 cuisine inaccessible,
🔹 meubles écroulés sous le poids,
🔹 circulation impossible d’une pièce à l’autre,
🔹 volets et fenêtres fermés pendant dix ans,
🔹 nourriture mangée debout, dans des barquettes, conserves ouvertes directement dans les boîtes 🥫.
« J’avais 2 m² où je pouvais dormir. C’était mon seul espace. Tout le reste était enseveli. »
Ce déni est typique : nombre d’accumulateurs compulsifs croient simplement manquer de motivation, alors qu’ils souffrent d’un trouble du comportement extrêmement destructeur, souvent déclenché par un choc émotionnel.
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Le déclic : “Un matin, un moment de lucidité”
Après huit années d’enfermement intérieur et extérieur, Bastien connaît “un moment de lucidité”.
❌ Impossible de continuer ainsi.
❌ Impossible de vivre ainsi.
Mais demander de l’aide est difficile. Et les propositions qu’il reçoit l’humilient davantage :
« On me proposait une benne en bas de chez moi. Pour moi, c’était hors de question. Je ne voulais pas vivre ça. Je ne m’en serais pas remis. »
Comme beaucoup de personnes souffrant d’accumulation compulsive, la honte est immense. Elle paralyse.
Une aide enfin adaptée : l’intervention qui change tout
Bastien finit par contacter une association spécialisée.
Un président se déplace, le rencontre, prend le temps de comprendre et d’élaborer un plan.
Après plusieurs rendez-vous, et des heures de nettoyage Diogène minutieux, l’appartement redevient habitable. ✨
« Pour la première fois en dix ans, mes fenêtres et mes volets étaient ouverts. Les stores laissaient entrer la lumière. »
Ce retour à la clarté — littérale et symbolique — marque le début d’une reconstruction personnelle.
Pour en savoir plus sur cette intervention de nettoyage spécialisé, lisez l’article.
Se reconstruire après l’accumulation compulsive
Sortir du trouble ne se limite pas à vider un logement. Bastien le dit lui-même :
« Ça a été très dur. Je savais que je mettais fin à la souffrance, mais qu’il faudrait être extrêmement strict avec moi-même. Parce que j’avais acquis une déviance. »
Comme chez de nombreux accumulateurs compulsifs, les automatismes peuvent revenir, les angoisses resurgir, et la vigilance doit devenir quotidienne.
Ce témoignage rappelle une vérité essentielle :
👉 derrière chaque appartement encombré, il y a une histoire, une douleur, un basculement — et un chemin de guérison possible.



